Posted by on Juin 3, 2015 in Athanor | 0 comments

… Quelques semaines auparavant…

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Il leva les yeux au ciel, la neige, toujours, à perte de vue, sans discontinuer, faisant oublier jusqu’à ce que cet endroit ait pu être des décennies auparavant. Le miquo’te soupira et réajusta sa capuche… Dans cette armure noire qu’il n’avait plus portée depuis longtemps, il se dirigea vers le poste de l’’Arête blanche afin d’y retrouver d’anciennes connaissances.

Saluant les gardes aux visages fermés qui le regardèrent avec suspicion, il se dirigea machinalement vers la porte du quartier des gardes. La porte grinça et le vent froid s’engouffra dans la pièce. Une élézenne leva la tête, son expression trahissant une grande surprise : « Vous ! ».

Elle bondit de sa chaise et se dirigea vers l’homme, l’enlaçant vigoureusement, au grand étonnement du miquo’te qu’elle dépassait d’une tête.

Elle ajouta alors, de la joie perçant dans sa voix : « Je ne pensais pas vous revoir ! Et surtout … en ce moment… ».

Il sourit et retirant sa capuche, il jeta un regard aux soldats Durendaire qui se trouvaient attablés non loin d’eux, ahuris par le spectacle… La jeune élézenne leur fit signe qu’il ne fallait pas s’en préoccuper. Elle l’invita ensuite auprès de la cheminée… Une fois tous deux assis, il s’adressa à elle :

« Il fallait bien qu’un jour tu me dépasses en taille… Eloïne ! Tu as sans doute bien des choses à me raconter depuis dix ans… Et encore plus ces derniers mois. Racontes-moi tout ! N’omets aucun détail mon enfant, si tu le veux bien ».

Ainsi, ils discutèrent une bonne partie de la soirée et de la nuit.

Quelques jours passèrent… Et Athanor reprit rapidement ses marques… Une fois passé l’étonnement, les nouveaux chevaliers Durendaire firent la connaissance de cet ancien « ami » de Sir Drillemont. Et au vue de la sollicitude dont Eloïne, sa fille, faisait preuve à son égard… Il était certain qu’il ne pouvait être n’importe qui.

Une semaine après son arrivée et alors qu’ils étaient seuls et qu’elle lui avait ramené nombre d’ouvrages dont elle voulait absolument lui parler, il s’adressa à elle :

« Eloïne, souhaites-tu toujours, voir le monde, au-delà des montagnes d’Ishgard ? Souhaites-tu toujours contempler les déserts du Thanalan ? Souhaites-tu toujours voir la mer ? »

Elle se redressa et ses yeux s’illuminèrent…. Mais elle se calma rapidement.

« Il ne serait pas correct de ma part de vouloir déserter notre royaume au pire moment de son histoire… ».

Athanor sourit : « Pour certains points, tu le sais bien, j’ai des connaissances qui pourront peut-être vous aider. Pas pour porter soutien au Saint Siège, tu me connais… *Il opine de la tête*… mais pour tout ce qui se passe, pour ton peuple. Pour tous ceux qui ne peuvent faire qu’attendre qu’on les sauve ou mourir de froid. J’ai parlé à ton père, Eloïne…

Je veux comprendre. L’histoire du continent se passera ici et maintenant. Et si l’Histoire se passe ici, elle aura besoin d’un chroniqueur !… Je dois rester et que chaque chose soit consigner, que rien ne puisse être oublié… je le dois à mes compagnons. Je dois trouver les vérités derrière tout ce chaos. Mais je n’y parviendrais pas seul ».

 Il plongea ses yeux dans ceux de l’élézenne. Elle rougit et détourna le regard.

« Qu’attendez-vous de moi, Maître Fugiens ? »

« Tu es devenue une femme intelligente, tu connais de nombreux secrets de ce continent sans pour autant les avoir vu de tes yeux, tu as voyagé par les livres, Eloïne… Je crois qu’il est temps pour toi de voir tout cela par toi-même ! …. »

« Mais, je ne peux pas tout laisser comme ça ! Ils… ils ont besoin de mes connaissances, … je sais les soigner, je…. »

« Ton père est au courant. Tu nous aideras bien plus en allant là où je t’indiquerais d’aller. »

« …. Où voulez-vous que j’aille Maître ? » Elle emmêle ses mains, mal à l’aise.

« Il y a presque un an, j’avais noué un accord avec le grand maréchal du Maelstrom, pour qu’il me donne des moyens d’agir… et de continuer mes études. Les choses ne se sont pas passées comme prévues, et tout est encore à faire au final. Cependant… Les lieux sont toujours disponibles. Quant à l’équipe, elle a été pour ainsi dire décimée. Cependant, je sais que tu es une personne compétente, tu sauras rependre les choses en mains, et tu retrouveras S’khenna Dhavha sur place, je l’ai chargée de mettre de l’ordre et de consigner tous les évènements qui se sont passés depuis 6 mois ».

A l’évocation de S’khenna, elle se rembrunit quelque peu. Mais Athanor fit mine de ne pas le voir.

« Une fois sur place, tu dois finaliser ce centre, afin que nous puissions y développer les technologies que tu connais…. Nous avons des années de recherches derrière nous, il y a bien des moyens de mettre tout cela en action ».

Il continua d’une voix neutre.

« Cependant, tant que je ne sais pas de quoi il en retourne ici, je refuse de mettre en place des moyens militaires. Pour le moment, il ne s’agira que de moyens de soutien… »

Il fit une pause… et réfléchit, perdu dans ses pensées.

«  Et puis nous verrons bien comment tourne le vent sur Eorzéa. Les temps sont troubles, il faut que tu trouves des émissaires de confiance qui devront aller dans chaque cité-état, afin de comprendre ce qui s’y trame. Ils seront les nouveaux chroniqueurs… Il faut que notre rôle soit perpétué coûte que coûte, ils devront être très prudents dans leurs missions.

Nous prendrons contact avec Sharlayan dès que possible… »

« Vous voulez retourner là-bas ? » dit-elle, incertaine.

« J’y compte bien, quand j’en aurais l’occasion. Mais pour l’heure… Ma place est ici. Que cela soit de la pointe de ma plume ou de celle de ma lance… ».

Elle acquiesça.

 

Quelques jours plus tard, Eloïne Durendaire quitta l’arrête Blanche et le Coerthas, en direction de la forêt du nord…

Pour la première fois de sa vie.

La suite est encore à venir…