Posted by on Fév 3, 2015 in Athanor | 0 comments

Accoudé au bar du Dauphin noyé, il avait la tête renversé sur ses avant-bras, donnant l’impression d’un homme qui aurait abusé un peu trop de vinasses de mauvaise qualité. Il ne semblait pas bien réaliser tout ce qui se produisait autour de lui. Finalement, se redressant, il jeta un œil à son entourage. Le monde semblait tourner au ralenti.

Il finit par sortir de sa poche un étrange engin de forme ronde sur lequel semblait enroulé un serpent.

« Alors, c’est fini ? » murmura-t-il pour lui-même. « Tout est joué, et nous avons perdu ». Une femme déboucha dans la salle de restauration :« Ambassadeur Athanor ? Ambassadeur ? ».

Il ne réagit pas. La femme s’approcha de lui et lui toucha doucement l’épaule :« Monsieur l’Ambassadeur Athanor ? ». Il sursauta : « Oui, c’est moi… C’était moi. Que voulez-vous ? »

« Le maréchal Eynzahr Slafyrsyn souhaite vous rencontrer, il est très inquiet depuis les derniers événements… enfin, ce qui s’est passé dans la mer pourpre… Je … »

« Bien. Menez-moi à lui puisqu’il le faut. » Le coupa sèchement l’homme qui ne semblait pas vouloir en entendre plus.

Il se redressa. Sa démarche n’était pas assurée mais il repoussa du regard tout aide qu’on aurait voulu lui proposer. La femme obtempéra et mena la marche.

Ils arrivèrent quelques minutes plus tard devant le bureau du bras-droit du Maelstrom.

« Maréchal Slafyrsyn, l’ambassadeur Athanor est ici  ».

La porte s’ouvrit quelques instants plus tard.

« Entrez. Je vous en prie monsieur l’ambassadeur. Si je voulais vous voir, c’est que j’ai quelques nouvelles concernant les événements de la mer pourpre… »

Il toussa et se reprit. L’ambassadeur ne dit rien, se contentant de croiser les bras.

MS : « Vous n’êtes pas s’en savoir que nous sortons d’un affrontement violent contre le primordial Leviathan, c’est à la suite des événements que nous avons malheureusement eu vent de la tragédie qui semble s’être déroulé dans la mer pourpre… »

AA : « Ne pouvez-vous pas simplement nommer l’île de Val, est-ce trop dur de dire « L’île de Val a disparu corps et bien dans la mer pourpre ? » Je sais ce qu’il s’est passé. Ce n’est pas la peine de prendre des pincettes ».

MS : « Bien, je comprends votre point de vue, votre Excellence, mais je ne voulais point vous blesser ».

AA : « Votre prévenance est la bienvenue mais techniquement, l’île de Val ayant sombré, je ne suis plus ambassadeur de quoique ce soit… »

Le maréchal paressait sincèrement embêté par la situation…

« Au sujet des recherches de Tol Agharta que nous avions évoqué dans notre correspondance… »

L’ambassadeur semblait s’impatienter : « Oui, j’ai bien conscience que vous, le Maelstrom, étiez très intéressé par nos travaux et recherche sur le projet Axis Mundi. Mais vous comprendrez bien que vu les circonstances, tout cela n’est plus d’actualité. Nos recherches, notre savoir, tout a disparu… »

Malgré sa grande contenance, sa voix trahissait une certaine émotion.

MS : « Bien évidemment… Mais vous êtes toujours là, vous étiez un des membres les plus au fait des recherches, elles ne sont pas totalement perdue vu que vous êtes toujours en vie… ne devriez-vous pas continuer les cherches de vos frères afin de ne pas trahir leurs mémoires ?… »

AA : « Hm. N’êtes-vous pas prompt à brandir le souvenir de mon ordre afin de pouvoir tout de même bénéficier des informations et recherches que vous espériez tant? »

MS : « Ecoutez, je ne cache pas que toutes les informations qu’aurait pu nous fournir Tol Agharta aurait été d’une grande aide militairement parlant.

Bien sûr nous ne pouvons en aucun cas parler de nos projets avec vos confrères de Saint-Coinach qui n’approuvent en rien une utilisation … disons, active, de leur recherche.

Mais vous comprendrez qu’à l’heure actuelle, nous avons plus que jamais besoin d’armes et d’idées nouvelles capables de nous aider à lutter contre l’empire et les primordiaux.

Alors oui, je ne prétends pas éprouver autant de tristesse que vous quant à la disparition, encore inexpliquée, de l’île de Val, mais je suis suffisamment malin pour comprendre la perte patrimoniale, historique et scientifique énorme que cela représente si l’on additionne tous les ordres d’éruditions qui s’y trouvaient. Mais justement, nous avons plus que jamais besoin que tout ce savoir ne sombre pas dans les flots de l’ignorance ».

L’ambassadeur soupira.

AA : « Que de belles paroles ? Et que me proposez-vous alors ? Je ne peux ramener ceux qui sont perdus, je n’ai plus d’ordre, plus… »

Le maréchal lui coupa la parole, cachant mal son enthousiasme :

MS : « Nous vous offrons le concours du Maelstrom, des moyens, des lieux, une couverture, tout ce qui vous sera nécessaire pour redonner vie au projet Axis Mundi. La discrétion reste de mise, plus que jamais, nos ennemis ne doivent pas savoir… Et nous savons que leurs espions sont partout. Ces recherches ne doivent en aucun cas tomber entre leurs mains. Et nous ne savons pas encore ce qui a causé la disparition de l’ile de Val… »

Le maréchal prit un air embarrassé. Avant d’ajouter :

MS : « Et nos alliés encore moins… Cela pourrait mettre nos relations en péril. Ils ne comprendraient pas… ».  

L’ambassadeur croisa les bras et l’observant un long moment avant d’ajouter :

AA : « Vous me donnez carte blanche, des moyens « illimités » afin de continuer les recherches de Tol Agharta? En êtes-vous sûr ? Et vous pensez que je vais m’en sortir, seul, même si je croule sur les gils ? Ce n’est pas tant d’argents dont j’ai besoin. Mais de ceux qui détenaient le savoir et qui sont morts. Ça ne se remplace pas. C’est une perte inouïe. Et que me proposez-vous pour cela ? »

Le maréchal se crispa un peu, ne sachant quoi répondre…

AA : « En plus de ça vous m’intimez le silence, la discrétion. Il me serait donc impossible d’en appeler à Saint-Coinach ou même à l’ancienne confrérie du savoir. ».

Il haussa les épaules.

MS : « Recrutez des gens ! … » Fini-t-il par lâcher.

AA : « Pardon ? »

MS : « Il doit bien avoir dans tout Eorzea, des gens aptes à reprendre ces recherches voir ayant eux-mêmes des connaissances qui pourraient vous servir ! »

AA : « Vous vous rendez compte du travail pour trouver des gens aptes à comprendre et étudier sur un projet tel qu’Axis Mundi ?… C’est …utopique ».

MS : « Il vous faut des mercenaires, aussi. Afin de vous permettre d’atteindre les lieux concernés. Mais on vous donnera les moyens logistiques ! »

AA : « Facile donc. Il suffit de recruter des hommes et des femmes savants qui s’ignorent, inconnu des ordres existants… Une campagne de recrutement discrète qui plus est, rien n’est plus efficace. On ne peut pas dire que vous me facilitez la tâche, Maréchal ».

MS : « J’ai toute confiance en vos capacités, Ambassadeur !… N’oubliez pas à quel point ce projet est important pour… »

Il lui coupa la parole.

AA : « Pour tout le monde, Maréchal, pour tout le monde ».

L’ambassadeur tourna les talons et sorti. Sans se retourner, il lâcha finalement : « A partir d’aujourd’hui, appelez-moi, Athanor… Fugiens, … Oui, l’exilé. Car je serais à jamais exilé de ma terre.».

Derrière lui, le maréchal s’essuya le front et soupira, ne sachant pas bien où tout cela allait mener.