Posted by on Mar 1, 2015 in |

Par I’rkha

« Parce qu’en temps qu’être intellectuellement supérieur il est de mon devoir d’apporter mes lumières aux esprits les moins éclairés, je laisse à disposition cette brève introduction. Si tu lis ce feuillet néophyte, c’est que tu fais déjà un pas louable vers la connaissance. Ce n’est pas pour autant que tu en deviens respectable, n’en espère tout de même pas trop, mais pour cette initiative tu mérites au moins de ne pas servir d’amuse-gueule au premier monstre venu. Et c’est déjà pas mal. Maintenant, voici une note tirée de mes recherches et des mes connaissances. Je me dédouane de toute responsabilité si un imbécile quelconque s’en sert pour faire des expériences dangereuses. »

Pour ceux qui n’en ont jamais franchi les portes et qui n’ont pas la moindre affinité avec l’occultisme, la magie noire et autre joyeuseté de ce type, le néant peut paraitre une notion bien abstraite, voire même terrifiante. En vérité, il est les deux à la fois. Un monde en perpétuelle évolution, transformation, dont il est impossible d’évaluer les frontières ou même d’en analyser les composantes ou en connaitre les capacités véritables. Un univers aux allures oniriques où, si la plupart de nos lois relatives à la physique y trouvent une application, beaucoup d’autres en ce lieu dépassent notre compréhension. Je prendrai pour simple exemple le phénomène de la gravité à laquelle nous sommes soumis lorsqu’on en franchi le seuil alors que cet espace n’est composé que d’énergie éthérée et qu’aucune preuve ne permet d’affirmer que ce dernier ait une quelconque existence physique.

Les énergies toutes particulières qui y stagnent donnent forme à des créatures inédites, pour beaucoup possédant une intelligence déconcertante. Leurs formes souvent cauchemardesques (comme les ahrimans) mais parfois humanoïdes (tout comme les succubes) ainsi que d’autres indices me laissent à penser que ce monde ne dispose d’énergie propre mais est en vérité constitué uniquement d’énergie « résiduelle », de l’éther « corrompu », inutilisable par les nouvelles âmes qui y séjournent avant leur réincarnation. Ce monde ne serait en définitive que la « décharge » de tous les mondes qui y sont rattachés.

Chaque personne décédée voit son âme projetée dans le monde du néant. Cette âme y séjourne un certain temps avant de retourner à son monde originel, elle y est débarrassée de tous les souvenirs devenus inutiles et de son éther superflu. S’il est évident que la majorité de l’éther retourne à Hydaelyn, le reste ne se contente pas de tout bonnement disparaitre… Ce serait bien la première fois qu’une chose de ce genre se produirait. Cet éther est absorbé lors du passage de l’âme dans le néant. C’est pourquoi j’en suis venu à penser que le monde du néant n’est qu’un monde « mort », sans éther propre. Cette hypothèse est corroborée par l’irrépressible et incontournable ascension de chaque âme vers le monde des ténèbres une fois leur temps ici révolu. Pourquoi un tel phénomène ? Il y a forcément une raison d’être à ce mécanisme naturel et voici celle que je défends : Ce sont les âmes qui nourrissent cet univers. Ce serait pour cette même raison que les occultistes puiseraient sans le moindre souci d’incompatibilité éthérique dans cette formidable source d’énergie.

Les âmes des défunts suivent un trajet simple. Elles font escales dans ce monde avant de retourner à leur planète originelle. Les occultistes ouvrent des brèches, des failles entre notre monde et celui-ci, de la même manière que la mort ouvre une faille elle aussi. La différence étant que dans le premier cas contrairement au second, l’ouverture est suffisamment large pour permettre aux créatures qui peuplent le néant de s’y engouffrer. C’est pourquoi on enseigne aux occultistes et aux mages noirs à ouvrir des failles uniquement à l’intérieur de leur propre corps afin d’y puiser leur réserve de magie, limitant ainsi au maximum la superficie de la déchirure pratiquée entre nos deux univers. Les plus grandes ne sont bien souvent que l’œuvre des débutants ou maladroits qu’il faut refermer au plus vite.

Mais dans tout ce que l’on vient de voir ci-dessus à propos du néant, nous n’avons fait qu’explorer très superficiellement ce monde. En effet, bien au delà d’être seulement la source du pouvoir de nos chers lanceurs de boules de feu, ou même de servir de gigantesque réservoir d’âmes en transition, il recèle un trésor bien plus important encore : La source. L’essence. Le concentré de toutes les âmes qui ont jamais transitées en son sein. L’origine de ces dernières, les vérités, la réponse à toutes les questions et la solution à toutes les équations qui constituent la vie. La synthèse de tout ce qui a été et tout ce qui sera. Toutes les méthodes actuelles « d’exploration » du néant ne font qu’effleurer la surface de ce monde mais au cœur de celui-ci se cache la source du savoir absolu. La Vérité. Les téléporteurs par exemple peuvent transiter d’un monde à l’autre mais ils ne font que « survoler » vaguement le néant. Ils utilisent par le flux éthéré -comme le font les gens transitant via nos éthérites en notre monde- qui englobe le néant sans pour autant en permettre le franchissement.

Jamais l’un d’entre eux, ni même aucune technique connue n’est actuellement en mesure d’ouvrir la Porte de cet immense savoir hors d’atteinte.

I’rkha Tia