Posted by on Fév 14, 2015 in |

par I’rkha

Afin de palier l’obscurantisme qui règne autour des mœurs de ceux de ma race, et d’avoir un bon prétexte pour attaquer le prochain qui me traitera de « gros chat », je consigne ici mes connaissances et mes observations sur les miens ainsi que sur la race qui leur sont affiliée, trop souvent assimilée à ces derniers. Les prochaines pages traiteront donc des quelques distinctions physiques qui existent entre les miqo’tes de la lune ainsi que de leurs coutumes fondamentalement différentes.

Considérons tout d’abord les différences physiques justifiées par la longue évolution des espèces respectives au sein de leur environnement. A l’origine de la grande migration lors de l’ère glacières, les miqo’tes étaient un seul et même clan. C’est lors de leur immigration sur le continent d’Eorzéa que la race fut scindée en deux. Certains choisirent de s’installer dans le désert dans des conditions proches de celles qu’ils avaient connu tandis que d’autres choisirent de trouver asile au sein des forêts.

 Pour les miqo’te ayant opté pour la vie dans les dunes, appelés communément les « solaires », les modifications corporelles furent minimes. Leur peau est naturellement plus halée que celle des « lunaires », tout comme la couleur de leurs cheveux . A part quelques rares cas de déficit en mélanine, il est difficile de trouver parmi le peuple des dunes un individu avec une peau claire, cette pigmentation étant liée directement à l’évolution de l’espèce visant à épargner leur peau des morsures du soleil. Les membres de cette tribu se distinguent également par une caractéristique unique chez les êtres humains : En lieu et place des classiques pupilles rondes, les leurs sont étroites, en forme de losange. Une telle particularité permet une acuité exceptionnelle dans les lieux ensoleillés et une résistance tout aussi unique à la lumière. Si la réverbération des rayons du soleil dans les dunes est difficile à supporter pour la plupart des individus, ce n’est pas le cas des solaires. Les marques sombres qui ornent leurs visages, situées juste sous les yeux visent la même fin. Ces traces sombres s’assombrissent d’avantage en fonction de l’âge de l’individu et sont communes aux deux espèces de miqo’te, bien qu’elles ne soient plus chez les lunaires que des reliquats de leur passé de peuple des sables. Les yeux des solaires sont souvent de couleur claire et la race semble avoir une prédisposition à l’hétérochromie.

S’il est presque permis aux solaires de regarder le soleil en face, en revanche dans le noir ils sont quasiment aveugles, c’est pourquoi ils ne s’aventurent jamais au dehors à la tombée du jour.

 Contrairement au peuple lunaire dont les pupilles rondes captent la moindre lumière. D’aspect pourtant commun, leurs yeux se sont adaptés à la chasse nocturne et ils disposent ainsi d’une faculté propre à leur espèce : Ils voient dans la nuit comme d’autres en plein jour. Leurs peau est d’une pigmentation plus commune également, ne répondant plus à la nécessité de les protéger des brulures, elle est bien plus claire que chez leurs homologues des sables et certains individus arborent même des peaux aux teintes proches de celles des elezens crépusculaires, grisâtres ou bleutées. Leurs cheveux ont également des couleurs plus diverses et plus vives que la majorité des miqo’tes solaires, dans des tons souvent semblables à ceux que l’on peut trouver à l’état naturel dans le milieu forestier. Il est à noté que leur canines sont bien plus longues et saillantes que celles de leur confrères des dunes qui disposent eux d’une dentition ordinaire.

Enfin, une hypothèse établie par quelques anthropologues méritent quelques attentions : D’après cette théorie les lunaires et les solaires ne seraient à l’origine une seule et même race mais chacune découlerait respectivement des loups et les autres des lions. Ainsi, on trouverait des reliquats de ces lointaines origines dans la forme de la queue qu’arborent les individus des deux races. Les lunaires possédant majoritairement une longue queue touffue évoquant celle des canus lupus et les solaires une queue disposant d’un « plumet » à leur extrémité, proche de celles des lions. Ayant établi plus haut l’unicité des origines des deux races et possédant un sang d’une pureté rare ainsi qu’une queue que ces théories qualifierait « de loup », je ne peux que réfuter la pertinence d’une hypothèse aussi fantasque.

Concernant les mœurs, elles changent du tout au tout et ce dès la fin de l’exode. Tandis que les miqo’tes solaires ont choisi de perpétuer les traditions du désert, ils se sont naturellement placés sous la bénédictions d’Azeyma, déesse du soleil. Les points d’eau étant rares, ils se sont dispersés là où la vie leur semblait possible et se sont scindés à ces fins en 26 tribus différentes, chacune associée à un animal totem, censé leur porter chance et les guider spirituellement. Cette division permet également d’identifier l’origine de chaque solaire, puisque l’on retrouve cet animal qui fut associé à chacune des 26 lettres de l’alphabet, en préfixe de chaque prénom du peuple des dunes. Dans mon cas, I’rkha signifie « Rkha, issu de la tribu du soleil placé sous la bénédiction du buffle ». Les Y (Ya) vénèrent le jaguar, et les U (ou) les Draconides, et ainsi de suite.

Les lunaires, moins nombreux sont restés une tribu unique mais néanmoins dispersée au sein des forêts au centre du continent. Ils se sont placés sous la protection de Menphina, déesse de l’amour et de la lune et ont diamétralement changé leur mode de vie en adoptant un rythme nocturne. Ce rythme dissonant de celui des autres humains a contribué à leur donner une aura de peuple taciturne et peu enclin à la communication. C’est pourquoi si les solaires ont fini par trouver une certaine place à Ul’dah, faisant profiter les autochtones de leur artisanat, les lunaires ont eu bien plus de mal à s’intégrer. Les élézens sylvestre virent d’un mauvais œil l’arrivée de ce peuple inconnu et ignorant des coutumes de la sylve, et de nombreux conflits éclatèrent. Si depuis l’intervention des Paadjals les conflits armés ne sont plus, nombre de sylvestres considèrent toujours les lunaires comme des envahisseurs barbares et des tensions subsistent entre les deux peuples. Encore aujourd’hui, de par la xénophobie qui subsiste, quelques groupes de lunaires vivent en marge de la société et vivent du braconnage ou de la rapine.

La plus grande différence culturelle ne réside ni dans leur rapport à la population, ni dans leur mode de vie nocturne mais dans leur hiérarchie qui trouve pourtant son origine dans le besoin de palier à la même problématique. En effet, chez les miqo’tes, les naissances de mâles sont bien plus rares que celles des femelles. Nécessairement, nos mœurs –trop souvent injustement qualifiées de « légères » par les ignorants- se sont adaptées à ce phénomène. Ainsi dans nos sociétés nulle question de couple, il ne peut y avoir un mâle pour une seule femelle ou l’espèce serait vouée à l’extinction. Les solaires sont régis par une société patriarcale où le pouvoir est détenu par un chef de tribu, souvent à tort considéré comme nécessairement le Nunh. « Nunh » est une notion souvent mal comprise des autres peuples, elle ne signifie pas « chef de tribu » mais plutôt si nous le traduisons grossièrement « reproducteur ». Le Nunh ainsi n’est pas forcément le chef et si la plupart du temps les deux rôles se confondent, dans les plus grandes tribus le nunh et le chef de meute sont deux personnes bien distinctes. Tous les mâles à la naissance sont des « Tia » et chacun, s’il fait la preuve de sa force et de son intelligence peut prétendre au titre de Nunh, soit en s’y imposant comme tel dans une nouvelle tribu qu’il aura lui-même fondé soit en destituant le Nunh en place. Ce dernier s’il est vaincu à l’issue de l’affrontement redevient un Tia.

Les Tia ne sont pas amenés à se reproduire, ce rôle est réservé au Nunh qui aura fait les preuves de l’excellence de son matériel génétique, garantissant ainsi les meilleurs descendants possible : Des petits nécessairement aptes à la survie dans des milieux aux conditions extrêmes. Le Nunh acquiert donc le droit de féconder les femelles de la tribu qui, à ses yeux, sont les plus à mêmes d’assurer la meilleure descendance possible. Les femelles sont en principe toutes traités de manière égale par le Nunh, mais celui-ci une fois redevenu Tia peut choisir de vivre avec l’une d’entre elle, sa favorite. A condition bien sûr de ne pas créer une nouvelle descendance, n’ayant légitimement plus le pouvoir pour le faire. Aucun Tia ne peut s’opposer à la décision d’un Nunh concernant une femelle. Afin d’éviter tout mélange des sangs fâcheux, si les mâles n’ont pas de « nom de famille » propre, les femelles elles portent en second nom le prénom du Nunh qui les a engendré. Les Tia et les femelles ne se pliant pas aux coutumes sont bien souvent écartés de la tribu, poussés à fonder la leur. Mais rares sont les femelles prêtes à suivre un mâle qui n’est pas même parvenu à acquérir le titre de Nunh. Ainsi les dissidents sont bien souvent amenés à vivre seuls, à l’écart de toute communauté miqo’te.

Solaire... Irkha, oui, c'est bien lui.A l’inverse des solaires, les lunaires ont instauré en leur sein une société majoritairement matriarcale. Les femelles représentent l’autorité, exercée tantôt par un petit groupe d’entre elles dans un semblant de démocratie, tantôt par l’une d’entre elle choisit pour sa sagesse ou son habilité. Leur mode de fonctionnement est bien plus disparate que chez les solaires et peut varier du tout au tout d’une tribu à l’autre, l’unique constante étant la place prioritaire de la femme dans chacune d’entre elle. Ils forment des tribus bien plus petites que celles des solaires de telle sorte que l’on peut parfois voir au sein de ces dernières des notions de « famille » telle que l’entendent les autres espèces.

L’importance accordée à la mère est telle que chaque mâle ne dispose pas de nom à proprement parlé. Les femelles ont des noms courts, très souvent composés de deux syllabes où l’on retrouve communément la répétition de deux voyelles et la sonorité « h ». Elles possèdent un prénom et un nom de famille transmis par la mère. Les mâles eux héritent du prénom de leur mère auquel est ajouté le suffixe désignant leur place au sein de la fratrie. Ainsi, le premier mâle né de cette mère verra au prénom de cette dernière ajouté le suffixe ‘a, le second ‘to, le troisième ‘li etc. Les naissances de mâles étant plus rares encore chez les lunaires que chez les solaires, les autres suffixes sont rarement utilisés, la naissance de plusieurs mâles au sein d’une même fratrie étant déjà un évènement singulier. Au prénom de sa mère et à sa place dans la portée, le mâle se verra accolé le nom de famille de sa mère. Ainsi en l’absence du suffixe correspondant, il sera impossible de distinguer en voyant un nom de lunaire s’il appartient à un mâle ou une femelle.

LunaireJ’aimerais pouvoir en dire d’avantage sur les lunaires mais leur mode de vie différant d’une tribu à une autre parfois au sein même d’une même région, il est difficile d’établir des généralités. Les lunaires sont cependant bien souvent plus attachés à leur environnement que le sont les solaires et en découle parfois une sorte de mysticisme rattaché à la sylphe, générant de manière fréquente des individus avec quelques prédisposition pour l’élémentalisme. A l’inverse, d’autres ne considèrent la forêt que comme une source de nourriture où ils chassent sans relâche et deviennent des braconniers, à leur tour traqués par les forces de Gridania. Heureusement ces derniers ne sont qu’une minorité parmi ce peuple.

L’anthropologie n’étant pas ordinairement dans la (longue) liste de mes spécialités, ces connaissances sont sans doute lacunaires. Au moins en l’état permettront -elle -je l’espère- de chasser quelques malheureux préjugés.